La caverie de GUILHEMANE

Guilhemane et son fief, c’est-à-dire les terres et les fermes qui en dépendent, eurent de nombreux propriétaires depuis le XIV siècle. Précisons que les seigneurs et les bourgeois ne possédaient pas de château. La « coutume », qui faisait office de loi, interdisait de bâtir des demeures de plus d’un étage.

La maison de Guilhemane, jusqu’en 1770 ne pouvait être que fort modeste. C’est Bernard Duclerc qui, à cette date, fit construire une vaste bâtisse ayant l’aspect des maisons de maîtres qui existent encore à Tosse. Elle fut détruite en partie, par un incendie en 1907. Celle que nous connaissons fut édifiée par les frères Louis et Laurent Raillard en 1911. On ne peut parler de Guilhemane (qui de nos jours s’orthographie Guillemane) sans évoquer l’histoire ou la légende d’un certain seigneur de Tosse qui avait emmuré son épouse. Sous le règne de Louis XIV, un seigneur très cruel, aurait eu, à tort ou à raison, des motifs graves de se plaindre de sa femme, pour se venger, il l’a fit emmurer vivante dans une oubliette du château. Condamné à mort par le Roi, il aurait été pendu, son château détruit, et c’est avec les pierres que l’on aurait construit l’hôpital de Bayonne où un lit était réservé à un indigent de notre village !... Le fait que ce crime ne soit connu que vers 1950 nous intrigue et nous fait douter de la véracité de cette affaire car il n’existe aucune trace aux archives, l’existence de ce grand château avec des oubliettes est douteuse pour les raisons évoquées auparavant. Enfin les auteurs qui rapportent l’histoire, prennent la précaution de n’employer que le conditionnel et ne citent pas de sources…

En réalité, cet hôpital de Bayonne a été construit en 1867 sur le domaine de … Tosse. Le nom ayant pour origine celui de la ferme qui était à cet endroit. Le généreux donateur était M. Lorman, dont une rue de Bayonne porte le nom. Il avait légué à la ville, le terrain, mais aussi une grande partie de sa fortune évaluée à 5 millions de francs or. Il avait constitué une rente qui devait servir à soigner gratuitement les pauvres du quartier. Les lits qui leur étaient destinés, se trouvaient dans la partie hospitalière nommée Hôpital de Tosse. Doit-on considérer qu’il s’agit d’une légende ?... Non, car la légende est une déformation de faits « réels » amplifiés par l’imagination de certains narrateurs. Que les Tossais se consolent, s’ils n’ont pas leur « Gilles de Rais ». L’histoire paisible de ce charmant village, n’en sera, pour autant affectée.

Ce château actuellement occupé par la famille Hamy, bénéficie d'un environnement exceptionnel; on peut l'apercevoir depuis la résidence "les marronniers" située derrière la Mairie.